Les fractures du poignet

Description

La fracture du radius distal est l’une des fractures les plus fréquentes de l’adulte. On peut distinguer deux tableaux majoritaires : la fracture du sujet jeune, en général dans les suites d’un traumatisme à haute énergie (accident de la voie publique, sport) et celle de la femme de plus de 60 ans, souvent après une chute de sa hauteur, dans un contexte d’ostéoporose. Toutefois tous les cas peuvent se présenter.

Le mécanisme classique est celui d’un traumatisme sur un poignet en position d’extension.

Existe-t-il différent type de fracture du radius ?

Les fractures distales se distinguent en deux grandes catégories : les fractures extra-articulaire et les fractures articulaires

  • La Fracture extra articulaire 

La fracture la plus classiquement décrite, est celle de Pouteau-Colles, qui est une fracture extra-articulaire avec un déplacement postérieur de l’extrémité inférieure du radius.

 Lorsqu’il existe une fracture de l’ulna associée, cette fracture est appelée fracture de Gerard-Marchant.

La fracture de Goyrand-Smith présente un déplacement antérieur. 

  • La Fracture articulaire 

Ces fractures sont plus souvent dues à des traumatismes de haute énergie. Lors de ces fractures, il existe une atteinte et une déformation de la surface articulaire du radius distal, qui, si elle n’est pas rétablie le plus anatomiquement possible, peut entrainer des douleurs et de l’arthrose secondaire.

Quels examens complémentaires sont nécessaires ?

Des  radiographies du poignet en position neutre de face et de profil suffisent en général à établir le diagnostic de fracture du radius distal. 

En cas de fracture intra articulaire, une tomodensitométrie (scanner) du poignet peut être prescrite par le médecin ou le chirurgien afin d’étudier plus précisément la fracture et de déterminer le traitement le plus adapté.

Quels sont les traitements possibles ?

Il existe deux grandes catégories de traitement, le traitement orthopédique ou chirurgical.

 Le traitement orthopédique, réservé aux fractures non déplacées, consiste à immobiliser la fracture en position adaptée au moyen d’un plâtre ou d’une résine le temps de la consolidation. En général, l’immobilisation comprend le coude et le poignet (brachio-antébrachio-palmaire) pendant 3 semaines et sera relayé par une attelle libérant le coude (antébrachio-palmaire) pour une durée de 3 semaines environ. Des radiographies de contrôle régulières permettront de contrôler la consolidation osseuse. De la rééducation sera ensuite nécessaire afin de récupérer les amplitudes de mobilité du poignet. 

Le traitement chirurgical quant à lui a pour but de rétablir l’anatomie de manière optimale au moyen de broches, fixateur externe ou plaque d’ostéosynthèse interne. Certaines fractures articulaires complexes, notamment chez le sujet jeune, peuvent bénéficier d’une intervention chirurgicale assistée d’une arthroscopie (qui consiste à introduire une caméra dans le poignet afin de visualiser la surface articulaire du radius distal) dans le but de rétablir  au mieux l’anatomie articulaire. 

  • Le traitement par broches.

Il nécessite le port d’une immobilisation antébrachio-palmaire pour une durée de 6 semaines. Les broches seront retirées au bloc opératoire au terme de la consolidation. La kinésithérapie sera entreprise dès le retrait des broches.

  • Le traitement par fixateur externe. 

Il  ne nécessite pas d’immobilisation supplémentaire car il stabilise et empêche toute mobilité au sein du poignet. Il est retiré au bloc opératoire après obtention d’une consolidation osseuse radiographique, aux environs de 6 semaines postopératoire. La kinésithérapie est entreprise dans les suites immédiates de son ablation. 

  • Le traitement par plaque d’ostéosynthèse interne. 

Il  nécessite la réalisation d’un abord chirurgical en regard de la face antérieure du poignet. L’immobilisation classique  postopératoire comprend le port d’une attelle amovible en protection durant une quinzaine de jours. La kinésithérapie et l’auto-rééducation peuvent être débutées dès la disparition des douleurs. Le port de charge lourde et l’utilisation du poignet en contrainte restent contre-indiqués le temps de la consolidation.  Dans certains cas, la plaque peut entrainer une gêne au long terme, notamment par rapport aux tendons du poignet, auquel cas elle peut être retirée après un délai minimum de 6 mois postopératoire. 

Votre chirurgien choisira et vous proposera, en fonction du type de fracture et après information, le traitement le plus adapté à votre cas.

Dans tous les cas, l’arrêt du tabac est nécessaire et essentiel pour conserver les meilleures chances de consolidation osseuse.

Quels sont les risques à court, long et moyen terme (avec et en l’absence de traitement) de ce type de fracture ?

  • Perte de la réduction de la fracture malgré l’intervention, pouvant nécessiter une reprise chirurgicale 
  • Cal vicieux du radius (consolidation du radius distal dans une mauvaise position) avec ou en l’absence de traitement chirurgical. 

Les cals vicieux peuvent entrainer un raccourcissement du radius, ou une mauvaise angulation de la surface articulaire. Ces déformations peuvent entrainer des conflits entre l’ulna et le carpe, des douleurs et une diminution de l’amplitude des mouvements. Ces cals vicieux peuvent être corrigés chirurgicalement 

  • L’arthrose du poignet. 

L’arthrose est la destruction du cartilage articulaire qui recouvre le os du poignet et leur permet de se mobiliser les uns par rapport aux autres sans conflit. En cas de destruction du cartilage, ou de lésions intra articulaires, le contact entre les zones détruites (l’os présent sous le cartilage) entraine des douleurs et éventuellement une diminution de la mobilité. Cette séquelle se retrouve essentiellement dans le cadre des fractures articulaires.

  • Le syndrome douloureux régional complexe

Conduites à tenir

  • Retirer les bijoux
  • Immobiliser la main et le poignet sur un support rigide comme un livre ou un carton
  • Surélever le membre