Quels sont les circonstances, les facteurs de risque et les mécanismes ?

La fracture du scaphoïde est la plus fréquente des fractures des os du carpe. Elle survient majoritairement chez les hommes jeunes. Elle est en général la conséquence d’un traumatisme du poignet en extension.

Existe-t-il différent type de fracture du scaphoïde ?

Il existe une classification en fonction de la position du trait de fracture du scaphoïde. 

En pratique, on distingue surtout les fractures du pôle proximal et le fractures corporéales et du pôle distal. 

Les fractures du pole proximal, du fait d’une moins bonne vascularisation, présentent plus de problèmes de consolidation.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes ne sont pas spécifiques. On peut retrouver une douleur dans le poignet et lors de sa mobilisation. La douleur peut être majorée par la palpation de l’os au sein de la tabatière anatomique, un hématome peut aussi siéger dans cette zone.

Quels examens complémentaires sont nécessaires ?

Une radiographie du poignet de face et de profil ainsi que les incidences du scaphoïde permettent en général de poser le diagnostic de la fracture. Toutefois, dans la phase aigüe du traumatisme, certaines fractures ne sont pas visibles à la radiographie. Dans ce cas, il est nécessaire, en cas de persistance des douleurs, de faire réaliser de nouveaux clichés entre 8 et 10 jours après le traumatisme. Ces clichés peuvent mettre en évidence une fracture dite « occulte », c’est-à-dire passée inaperçue lors des premiers examens.

La tomodensitométrie osseuse du scaphoïde (scanner) peut être utile pour le diagnostic en cas de doute sur les radiographies standards ou pour préciser l’aspect de la fracture afin de déterminer le traitement optimal à proposer.

Quels sont les traitements possibles ?

Les traitements possibles sont soit orthopédiques soit chirurgicaux. Dans tous les cas, l’arrêt du tabac est nécessaire et essentiel pour conserver les meilleures chances de consolidation osseuse, en particulier pour le scaphoide. 

Dans le cas où la fracture n’est pas déplacée, un traitement par immobilisation plâtrée ou résine peut être mis en place pour une durée de 3 mois minimum. Des contrôles radiographiques réguliers permettront de décider de la date d’arrêt de l’immobilisation.

Dans le cas des fractures déplacées, complexes ou du pôle proximal, le traitement chirurgical est indiqué.  Il consiste le plus souvent à mettre une vis dans le scaphoïde de manière à stabiliser la fracture. Cette vis peut être positionnée par voie  percutanée (à travers la peau via une incision de  quelques mm) ou par voie ouverte, située à la face palmaire ou dorsale du poignet en fonction du type de la fracture.

Le choix du traitement orthopédique ou chirurgical sera réalisé en fonction du type de la fracture et après discussion avec votre chirurgien des bénéfices et des risques des deux traitements. 

Quels sont les risques à court, long et moyen terme (avec et en l’absence de traitement) de ce type de fracture ?

  • Le déplacement secondaire (avec ou en l’absence de traitement) qui peut amener à réaliser une intervention ou une reprise chirurgicale.
  • La pseudarthrose du scaphoide. Elle est définie par une absence de consolidation de la fracture passé un délai de 6 mois. En l’absence de traitement, celle-ci peut entraîner des douleurs, une diminution de la force et de l’arthrose du poignet à long terme.