Le ligament scapho-lunaire

Qu’est-ce que le ligament scapho-lunaire ?

Certains os du carpe sont reliés entre eux par des ligaments, appelés ligaments interosseux. Le ligament scapho-lunaire fait partie de ces ligaments. Il relie le scaphoïde et le lunatum.

Ce ligament a une importance biomécanique, car il permet aux deux os de se mouvoir harmonieusement l’un par rapport à l’autre lors des différents mouvements du poignet. 

Ce ligament peut être perforé ou rompu, entrainant une instabilité du couple scapho-lunaire.

Dans quelles circonstances surviennent les lésions de ce ligament ?

En général, cette lésion fait suite à un traumatisme du poignet, le plus fréquemment en hyperextension et sur le bord radial (du côté du pouce). Elle peut être isolée ou associée à d’autres lésions, comme une fracture articulaire du radius.

Existe-t-il différent type de lésions ?

Les lésions diffèrent en fonction de leur localisation. Une lésion de la partie dorsale du ligament aura plus de risque d’entrainer une instabilité scapho-lunaire. 

Les lésions se différencient surtout en fonction du délai depuis le traumatisme. On dit classiquement qu’une lésion est considérée comme aigüe avant 6 semaines puis comme chronique passé ce délai. 

Certaines lésions peuvent passer inaperçues et être indolores pendant une très longue période et ne se révéler qu’au stade d’arthrose du poignet. 

On différencie les lésions statiques et dynamiques. Les lésions statiques sont celles qui entrainent des modifications radiologiques en position neutre alors que les dynamiques ne sont mises en évidence que lors de la réalisation de manœuvre radiologique dynamique dites « en stress ». 

Les traitements peuvent différer en fonction du délai de prise en charge et du type de lésion.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes cliniques sont dominés par une douleur du poignet, majorée par les mouvements et la mise en charge du poignet. Cette douleur est localisée sur le bord radial du poignet (du côté du pouce) en regard du ligament scapho-lunaire. 

Dans le cas d’une lésion aigüe, la douleur peut entrainer une diminution des amplitudes articulaires et il peut exister un œdème du poignet. 

Un examen clinique poussé réalisé par un spécialiste pourra mettre en évidence des signes cliniques fortement évocateur de lésion ligamentaire.

Quels sont les examens complémentaires à réaliser ?

En premier lieu, une radiographie de poignet de face et de profil strict en position neutre doit être réalisée. Celle-ci peut montrer des signes évocateurs : diastasis scapho-lunaire (augmentation de la taille de l’espace entre le lunatum et le scaphoide qui est normalement d’environ 2 mm) et/ou une flexion du scaphoïde. Toutefois ces signes ne sont pas systématiquement présents, notamment en position neutre.

Il est parfois nécessaire de réaliser des radiographies dynamiques afin de démasquer la lésion. 

La radiographie seule ne suffit que rarement à poser le diagnostic.

Deux examens peuvent être utilisés pour le diagnostic : l’IRM ou l’arthroscanner.

Toutefois ces deux examens, malgré une bonne sensibilité ne permettent pas de diagnostiquer avec certitude l’intégralité des lésions. 

L’arthroscopie est donc l’examen de référence pour établir un diagnostic de certitude en cas de doute. De plus certains traitements peuvent être réalisés sous arthroscopie en fonction des stades de la lésion.

Quels sont les traitements possibles ?

Différents traitements existent et leur indication dépend du stade et de l’âge de la lésion. Nous exposerons ici les plus fréquents. 

L’arthroscopie est en général systématiquement réalisée dans le premier temps chirurgical afin de confirmer la lésion, d’en déterminer le stade et de faire le bilan d’éventuelles lésions associées. 

  • L’embrochage sous arthroscopie : Il peut être réalisé dans les cas de lésion récente. 
  • La capsulodèse arthroscopique : Cela consiste à refixer le ligament à la capsule articulaire par voie arthroscopique. 
  • La réinsertion ligamentaire à ciel ouvert : Elle peut être nécessaire lorsque le ligament est complètement arraché de son insertion sur l’un des deux os. Elle nécessite l’abord du poignet. 
  • Les différentes ligamentoplasties : celles-ci sont indiquées lorsque le délai fait que le ligament n’a plus un potentiel de cicatrisation suffisant.  Différents types de procédure ont été décrites. Le principe est de réaliser une stabilisation du couple scapho-lunaire en utilisant des ligaments prélevés au niveau du poignet. 

Quels sont les risques à court, long et moyen terme (avec et en l’absence de traitement) de ce type de fracture ?

Les risques sont dominés par une absence ou une mauvaise cicatrisation du ligament. Cette lésion va entrainer une instabilité entre le lunatum et le scaphoide qui va aboutir à terme à une désaxation des os du carpe. L’absence de rapports articulaires normaux va être responsable de lésion arthrosique sur le long terme. Cette arthrose touche l’articulation radio-carpienne dans un premier temps puis l’articulation médio-carpienne (Schéma). L’arthrose du poignet faisant suite à une lésion du ligament scapho-lunaire est appelé « SLAC » (Scapho-lunate advanced collapse) et évolue selon 3 stades.  L’arthrose du poignet et son traitement sont détaillés dans le chapitre correspondant.